Préambule

 

Comité scientifique

 

Contexte Global et Objectifs.

 

Atelier 1 :

 

Atelier 2 :

 

Atelier 3 

 

Formulaire de déclaration d’intérêt.:

 

Liste des personnes ayant déclaré leur intérêt:

 

Informations Pratiques

 

Contact

 

 Réseau Thématique Pluridisciplinaire:

« Espaces et Peuplements Littoraux : Dynamiques et Développement Durable.».

 

 

OBJECTIFS

La France dispose de quelques milliers de kilomètres de littoral qui revêtent des caractéristiques géomorphologiques, sociales, économiques et patrimoniales très variées. Constitué d’un peu moins de 900 communes, représentant 4% du territoire national, le littoral est soumis à une pression anthropique très importante. Avec une densité de population déjà de près de deux fois et demie supérieure à la densité moyenne nationale, les prévisions de l’INSEE, démontrent une accentuation de la pression démographique, puisqu’à échéance de 2030, les départements littoraux pourraient accueillir près de 58% de l’accroissement de la population, soit près de un million neuf cent mille habitants.

Espace d’une richesse importante, tant du point de vue des ressources matérielles que des symboliques qui lui sont associées, le littoral est aujourd’hui de plus en plus convoité et partagé. A cette grande diversité environne­mentale est associée une richesse économique, culturelle et patrimoniale ines­timable, qui s'est traduite par une forte concentration démographique le long de la bande côtière. Or, si une telle ressource naturelle a engendré des activités multiples, elle a aussi suscité des intérêts souvent contradictoires et généré des conflits d’usage. Il en résulte aujourd’hui un question­nement d’ordre sociologique et politique sur les enjeux liés à l’environnement littoral, questionnement vis-à-vis duquel l'Etat et les Collectivités territoriales doivent se positionner afin de dégager des schémas de gestion intégrée et d’aménagement du territoire qui concilient les impératifs de développement écono­mique et d’organisation sociale, et la nécessité de préserver l’intégrité des écosystèmes et de prévoir les conséquences des modifications environnementales plus globales.

Mais ces concepts de gestion intégrée et de développementdurable, pour être applicables à la zone littorale, impliquent une connaissance précise du fonctionnement de ce type d'écosystème et des interactions entre les différentes activités qui découlent de leur utilisation et de leur exploitation. Or, cette condition est loin d'être remplie, car si la recherche fondamentale et appliquée sur les problématiques littorales est assez bien implantée en France, elle est mise en œuvre de façon diffuse à travers les différents organismes de recherche et les Universités, dans de nombreux laboratoires côtiers et conformément à des missions qui peuvent être très différentes. Certes, ce dispositif ne constitue pas en soi une entrave à l'accumulation des connaissances fondamentales, mais il représente sans aucun doute un frein très important à leur utilisation pour la définition de ce qu'il convient d'appeler les outils d'aide à la décision.

Il semble donc que, dans ce domaine, le rôle sociologique de la recherche ait besoin d'être affirmé et que ses moyens d'ensemble nécessitent d'être renforcés de manière à faciliter et accélérer le transfert des connaissances fondamentales vers les décideurs et à optimiser la valorisation économique des milieux littoraux.

Ces zones littorales, très sensibles aux effets directs et indirects de l’activité anthropique doivent faire l’objet d’une observation pérenne qui puisse conduire à une évaluation de ces impacts sur son fonctionnement d’ensemble. Cette fonction d’observation est fondamentale dans le contexte global de l’aménagement du littoral mais n’est actuellement pas suffisamment développée pour permettre des expertises complètes sur l’effet des problèmes environne­mentaux les plus aigus (urbanisation, pollutions accidentelles, évènements naturels exceptionnels…).

Cette observation doit également se développer de manière rétrospective en mobilisant les données issues des sciences paléoenvironnementales (géomorphologie, géoarchéologie, paléoécologie), de l’archéologie et de l’histoire, qui permettent de retracer les mécanismes d’évolution des milieux littoraux sous l’impact des processus naturels (changements climatiques, variations du niveau marin, phénomènes tectoniques) et anthropiques (occupation, exploitation et aménagement des espaces littoraux) dans la longue durée de l’Holocène. Dans une optique de diagnostic, cette approche diachronique permet d’appréhender la situation actuelle des zones littorales en tenant compte des héritages, qu’ils soient sociétaux ou environnementaux (impacts des dynamiques anthropiques et environnementales passées sur la réponse des environnements aux changements actuels). En ce sens elle concourt également à la dimension patrimoniale des paysages littoraux. Dans une démarche prospective, ce recul historique alimente la réflexion sur la manière dont processus naturels et anthropiques se combinent dans l’évolution des environnements littoraux, et sur la manière dont les sociétés anciennes ont appréhendé ces changements et les risques naturels qui y sont associés : quelles stratégies (évitement, adaptabilité, prévision, gestion, etc.) les sociétés ont-elles adopté face à ces risques et quelles solutions ont été mises en œuvre ? Quels ont été les effets de ces actions anthropiques sur l’évolution des environnements littoraux (phénomènes de rétroaction) ? Enfin, la prise en compte de l’histoire des paysages permet d’identifier la part de recréation que comporte la représentation que les sociétés actuelles ont de leur environnement : l’appropriation identitaire des paysages littoraux peut conduire à des décalages entre l’image que les sociétés se font d’un environnement et la réalité environnementale telle qu’elle peut être restituée par les différentes disciplines scientifiques. Ce décalage s’exprime notamment dans l’opposition entre la mobilité fondamentale, intrinsèque, des environnements et l’image fixiste qui prévaut dans une optique identitaire et patrimoniale des paysages, décalage susceptible d’avoir un impact sur les politiques mises en œuvre pour la gestion des zones littorales (conservation ou gestion du changement ?).

Enfin,considérant la variété importante de biens et de services qu’offrent les écosystèmes littoraux, comment concilier au travers de la conservation de la diversité biologique, base de la résistance et de la résilience des écosystèmes, les effets de l’activité anthropique et des phénomènes naturels permettant une occupation raisonnée (voire raisonnable) de ces milieux, prenant en compte, aux travers de politiques locales ou nationales la valeur intrinsèque et les services écologiques rendus ?

Dans cecontexte, une réflexion élargie à de nombreux champs disciplinaires, partant des questions posées par la société et les pouvoirs publics doit permettre par une approche intégrative des problématiques de mieux définir les enjeux de la recherche à mener et les méthodologies associées. La réponse aux différentes problématiques ne peut, et ne doit plus être regardée uniquement soit sous un angle scientifique, soit sous un angle social et sociétal de façon découplée. Le développement de solutions, ou l’émergence de nouveaux questionnements relatifs à des problématiques liées aux espaces littoraux, à leur fragilité, à leur utilisation et à leur occupation doit impérativement s’accompagner d’une analyse en amont la plus complète possible, d’une sensibilisation continue pour une acceptation indispensable d’abord par chacun puis de façon collective, des outils et des réponses à développer.

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